Le nouveau film de Sofia Coppola, «The Bling Ring», raconte la vraie histoire d’une bande de jeunes voleurs obsédés par les célébrités, tel que présentée dans l’article «Les suspects portaient des Louboutin» de Nancy Jo Sales, publié dans le «Vanity Fair» en 2010. Dans le film, on voit comment Rebecca (Katie Chang) dirige un groupe d’amis qui cambriolent les maisons de célébrités comme Paris Hilton, Lindsay Lohan, Rachel Bilson et Orlando Bloom (entre autres).
Les incursions du groupe sont motivées par un sentiment déplacé d’arrogance et une profonde soif de célébrité, ce qui rend cette histoire – et la façon dont Sofia Coppola dépeint les événements – un peu prophétique. Avant le générique de la fin, les bandes réelles et imaginées de Bling Ring atteindront la gloire tant convoitée.
On assiste à la formation de la bande et à ses exploits à travers les grands yeux bruns de Marc. De sa perspective à lui, on regarde comment Rebecca, Nicki, Sam (Taissa Farmiga) et Chloe (Claire Julien) «font leurs emplettes» dans les maisons des célébrités. On les voit essayer des robes Hervé Leger et des souliers Jimmy Choo. On les voit dans leurs virées nocturnes, encore et encore... On les voit aussi boire des lattés froids. Pour Marc et ses amies, c’est la grande vie. Mais pour nous, des spectateurs sans aucune implication dans les événements, c’est monotone.
Une fois que Marc disparaît subitement de l’écran, les spectateurs se sentent un peu abandonnés. La disparition de Marc personnifie l’une des failles majeures du film, qui est que Sofia Coppola n’aborde pas les choses sous une approche thématique. Elle introduit les spectateurs dans le monde de l’obsession pour les célébrités, mais ne réussit pas à présenter la chose comme un phénomène fascinant.
Les personnages inspirent plus souvent le rejet que l’empathie, et le public n’arrive pas à s’attacher aux membres du Bling Ring. Le public ne peut donc pas comprendre que son propre engouement pour les célébrités se reflète dans les actions des personnages. Même si le film aurait été une belle occasion d’éclairer les spectateurs sur leur propre obsession grotesque pour la gloire, il ne fait que dénigrer les antihéros au profit des siens.