Que peut-on faire avec un genre aussi usé qu’une histoire contemporaine de passage à l’âge adulte? Avec une telle quantité de films déjà existants sur la fin des études secondaires, les nouveaux films dans ce genre ne peuvent que susciter des appréhensions et des attentes très faibles. Que pourrait donc offrir de plus «The Spectacular Now», le plus récent film portant sur un garçon de 18 ans qui s’élève vers son plateau existentiel?
C’est une question légitime à se poser avant, mais aussi après avoir vu le film dramatique de James Ponsoldt, élaboré autour d’un jeune très sociable et porté sur la bouteille, Sutter (Miles Teller), qui découvre un nouveau côté de lui-même après la fin de sa relation avec sa petite amie depuis plusieurs années, Cassidy (Brie Larson). À l’aube du bal de finissants et de la cérémonie de remise des diplômes, Sutter fait la connaissance d’une jeune intellectuelle introvertie, Aimee (Shailene Woodley), et s’accroche désespérément à la gentillesse inconditionnelle dont elle fait preuve. L’histoire du film, inspirée du roman de Tim Tharp paru en 2008, suit Sutter et Aimee alors que leur relation évolue et entraîne chacun d’eux vers de nouvelles expériences émotionnelles. Pour la timide et modeste Aimee, ce nouveau chapitre ouvre la porte de la confiance. Pour Sutter, c’est une première expérience de réflexion personnelle… une aventure qui s’accompagne de quelques coups de poing dans l’estomac.
Certes, il s’agit de territoires déjà bien connus et éculés : les difficultés d’une adolescente intellectuelle pour déclencher son étincelle et s’aventurer dans le monde, et le «destin» d’un homme-enfant bercé d’illusions qui cherche comment s’ancrer dans le monde. Ce n’est pas l’aspect novateur de «The Spectacular Now» qui vous ravira, vous saisira ou vous absorbera (ce qui vous arrivera sans doute). C’est plutôt l’impression d’avoir déjà parcouru ces chemins à plusieurs reprises dans le passé.
Non, «The Spectacular Now» ne vous choquera pas avec des virages et des rebondissements. Il n’a pas besoin de le faire. Le matériel dont il se sert, un matériel que nous connaissons tous très bien, vaut toute notre attention. Et ce matériel reçoit le meilleur traitement qu’il ait jamais reçu jusqu’à maintenant.