Au cours des neuf dernières années, « Anchorman: The Legend of Ron Burgundy» a joui d’une réputation durable grâce à sa collection de répliques percutantes. Vous seriez surpris par le nombre de références à ce film qui parsèment les conversations quotidiennes. Mais le phénomène existe, parce que les gens adorent ces répliques. Et la suite, «Anchorman 2: The Legend Continues», comporte son lot de moments tout aussi drôles.
À vrai dire, ce n’est pas tout le monde qui a trouvé le premier film hilarant. Certains ont été conquis dès le premier instant, d’autres ont appris à aimer ses aspects comiques avec le passage du temps. Mais pour d’autres, le film n’était qu’occasionnellement drôle. Et avec «Anchorman 2», les éclats de rire sont encore moins fréquents. Mais quand la comédie se déploie, elle est bien meilleure.
La plus grande faiblesse dans «Anchorman 2» pourrait se rattacher à la transformation subie par le personnage incarné par Steve Carell, le météorologue Brick Tamland. Lorsque nous avons rencontré Brick pour la première fois dans le film original, il n’était rien de plus qu’un homme bizarre et d’une intelligence douteuse qui exposait son anxiété et son insouciance dans les rares moments où il se retrouvait au centre de la scène. Mais ce n’est plus le cas dans «Anchorman 2: The Legend Continues». Il pousse des cris hystériques, n’arrive pas à former une phrase cohérente et n’a pas la moindre idée de ce qui se passe autour de lui. Et cela ne marche pas du tout. Jumelé à une personne aussi écervelée que lui, Kristen Wiig, Brick savoure sa propre aventure romantique.
Les aspects négatifs les plus saillants s’arrêtent ici. Ce n’est pas toujours drôle quand Ron Burgundy lutte contre le clivage racial qui le sépare de sa nouvelle chef et amie Linda Jackson (Meagan Good), mais c’est toujours affable. La rivalité entre Ron et Gary (Greg Kinnear, dans la peau d’un psychologue coiffé d’une queue de cheval), le nouveau conjoint de son ex-femme Veronica, vous fera sourire. Et félicitations aux scénaristes pour avoir donné plus de matériel au personnage adorablement âcre de Champ Kind incarné David Koechner, mais il aurait été bien que Paul Rudd ait lui aussi plus de choses à faire dans ce film.
La plus grande victoire d’«Anchorman 2» est qu’il a vraiment un message à transmettre au sujet de l’information. Le premier film (tout comme «Talladega Nights» de Will Ferrell et «Blades of Glory» sans Adam McKay) portait surtout sur le rôle des sexes et la définition obsessive de la masculinité en Amérique. Mais «Anchorman 2» s’attarde spécifiquement sur les médias, blâmant l’industrie de l’information pour ce qu’elle est devenue. Le message du film est large, pas particulièrement constructif en termes de morale ou de solution, et n’offre rien de plus que ce qu’on a déjà vu auparavant. Mais bien du temps a passé depuis «Network», donc le film est convenable dans les circonstances.