Le film «X-Men Origins: Wolverine» était un peu chaotique, alors nous étions partagés entre le scepticisme et l’espoir quant à «The Wolverine». Les doutes se fondent sur des raisons évidentes. L’espoir vient quant à lui du fait qu’il semble s’agir d’un film tout à fait différent, qui va enfin raconter l’histoire de Wolverine sans les distractions des êtres mutants qui volent partout et qui tirent sur les autres avec leurs yeux équipés de lasers. Heureusement, nous n’avons pas été déçus.
«The Wolverine» est le film que les fans s’attendaient à trouver avec «Origins». Il se déroule quelque temps après «X-Men: The Last Stand», quand Wolverine (Hugh Jackman) a été obligé de tuer l’amour de sa vie, Jean Grey (Famke Janssen). Cette épreuve l’a poussé à remettre en question son identité même, et cette lutte interne est la force motrice du film.
L’histoire commence avec Wolverine qui sauve un jeune soldat japonais, Yashida (Hal Yamanouchi), lors du bombardement nucléaire de Nagasaki. Nous sommes ensuite transposés dans le présent, où l’on rencontre un Logan à la barbe bien fournie qui habite dans une caverne et qui s’est lié d’amitié (plus ou moins) avec un ours. Après avoir tué Jean, il se méfie de lui-même, et il préfère s’éloigner du monde que de risquer de blesser une autre personne. Ce n’est que lorsque la jeune Yukio (Rila Fukushima), une guerrière impétueuse aux cheveux roux, retrouve Logan et l’entraîne au Japon pour aller voir Yashida sur son lit de mort que Logan revient dans la société. Mais en réalité, Yashida veut proposer à Logan la chance de redevenir un mortel, ce qui rend encore plus difficile pour lui la reconnaissance de sa vraie nature.
Une fois que Wolverine est rendu au Japon, Yashida meurt et Logan prend la responsabilité de protéger sa petite-fille, Mariko (Tao Okamoto), de la bande Yakuza et de son père, Shingen (Hiroyuki Sanada). Il y a des combats d’épées et même quelques ninjas avec des arcs et des flèches. Au milieu de tout cela, les griffes apparaissent aussi. Le public aime surtout les scènes d’action, et à ce chapitre, il ne sera pas déçu. Et quand Logan n’est pas en train d’attaquer ses ennemis, il rêve de Jean. Il y a un bon équilibre entre ces deux aspects, ce qui nous rappelle que même si Logan a des pouvoirs de guérison et un squelette en adamantium, c’est aussi un homme qui a vu et fait beaucoup de choses, et qui se pose de nombreuses questions sur ce qu’il est et ce qu’il veut devenir.
Treize années sont déjà écoulées depuis la première fois que Hugh Jackman a incarné Wolverine, et il le connaît à fond. Il est très à l’aise dans la peau de son personnage, et cela permet au public de s’attacher rapidement à Logan et à sa lute. Sa performance sombre et hargneuse élève Wolverine à un niveau plus humain et montre qu’on peut avoir des crises existentielles même après des centaines d’années d’existence.
Il y a néanmoins la question de Viper (Svetlana Khodchenkova), qui enlève les pouvoirs de guérison de Logan au début du film. «The Wolverine» est probablement le film X-Men auquel il est le plus facile de s’identifier, mais le personnage de Viper apporte un élément excessivement mélodramatique à cet épisode. Les vêtements qu’elle porte sont si exagérés qu’ils en sont risibles, et elle semble être vilaine pour le simple plaisir d’être vilaine. Mais de façon générale, le réalisateur James Mangold a réussi à construire un film divertissant qui nous permet de connaître Wolverine comme jamais auparavant. Voici un film autonome de Wolverine qui parle vraiment de Wolverine.
Fidèle au style de Marvel, le film contient également une excellente scène après le générique de la fin.