Si «Rise of the Cobra» consistait à donner vie à la fantaisie enfantine de jouer avec des figurines de GI Joe, «Retaliation» émane des moments les plus obscurs de cette marque. Le monde de GI Joe s’appuie sur une mythologie étendue, construite pendant des décennies par les auteurs des bandes dessinées éponymes. Le réalisateur Jon Chu montre clairement que son affection pour cet univers vient de ce matériel élaboré autour du personnage, enracinant «Retaliation» dans la réalité et n’ayant recours que sporadiquement aux armes et aux véhicules futuristes. Le réalisateur, qui a remplacé presque toute la distribution du premier film dans ce scénario de Rhett Reese et Paul Wernick («Zombieland»), nous présente rapidement sa nouvelle équipe, un groupe enjoué dirigé par Duke (Channing Tatum) avec l’aide du novice Roadblock (Dwayne Johnson).
La vitesse est maîtresse du jeu dans «Retaliation», qui exige d’avoir vu «Rise of the Cobra» pour pouvoir suivre l’histoire. Roadblock et ses subalternes, Jaye (Adrianne Palicki) et Flint (D.J. Cotrona), sont livrés à eux-mêmes, puisque la division de Joe a été démantelée et qu’elle est traquée par le président après une mission qui a mal tourné. Le revirement de l’intrigue vient du fait que le président (Jonathan Pryce) est en fait Zartan, maître du déguisement et chef de COBRA — un fil conducteur qui renvoie au premier film.
Les prestations colorées des acteurs et le scénario subversif compensent pour la portée plus limitée de «Retaliation». The Rock, le lutteur devenu acteur, continue de jouer le dur à cuire plaisant à regarder. Douce mais tout à fait capable de vous asséner un coup de poing qui vous enverra dans une autre dimension, Adrianne Palicki se distingue en tant qu’actrice qui peut faire des acrobaties physiques tout en insufflant de la vie à son personnage délicieux. Jonathan Pryce, dont les courtes apparitions dans «Rise of Cobra» laissaient entrevoir son talent, est drôlement maléfique dans la peau du commandant en chef. Il lance ses brèves répliques à la vitesse d’une mitrailleuse.
«Retaliation» parvient à soulever certaines questions sur le patriotisme, les actions gouvernementales et les dirigeants qui trompent leurs concitoyens. Cela résume à peu près le film. «Retaliation» vous fera vivre des sensations fortes, mais le film aurait été meilleur s’il comprenait plus de jouets.