Une comédie musical qui s’étend au long de 15 ans, qui compte avec 10 vedettes dans la distribution et qui s’efforce de recréer l’insurrection à Paris en 1832 va nécessairement avoir beaucoup de chair. Et l’adaptation de la revue théâtrale Les Misérables au grand écran réussit à entretisser tous ces éléments (dans une filmatione qui touche presque trois heures de durée). Chanté presque du début à la fin, le réalisateur Tom Hooper (qui a reçu l’Oscar pour la réalisation de The King's Speech) reste fidèle au matériel d’origine alors qu’il réinvente le genre du film musical avec des interprétations musicales filmées live. Ici il ne s’agit pas de la synchronisation des lèvres – les vedettes Hugh Jackman, Anne Hathaway et Russell Crowe font sortir leur plus belles notes avec toute l’imperfection du monde réel. C’est une tactique qui fonctionne parfois merveilleusement et d’autres, elle tombe à plat carrément. Voila pourquoi Les Mis est audacieux et sporadiquement électrifiant mais qui pourraient laisser les puristes a l’attente de plus.
Incarcéré 19 ans pour avoir volé un pain, Jean Valjean (Hugh Jackman) est permis de retourner dans un monde qui n’a plus rien à lui offrir. Tant que condamné Valjean porte un label de grande honte. Ce n’est qu’après le geste d’un prêtre, qui pour aider à Valjean affirme à la police qu’il avait fait cadeau de l’argenterie que Valjean avait en fait vole, que Valjean découvrira éventuellement le chemin de la rédemption. Il déchire le passeport jaune des forçats libérés et décide que Jean Valjean restera dans le passé. Au cours de ses expériences il devient le propriétaire d’une fabrique de verroteries, il fait la connaissance avec une femme avec des grosses difficultés, Fantine (Anne Hathaway) qui se prostitue pour avoir de l’argent pour sa fille, il part pour trouver cette fille et il aide les personnes dans le besoin pour qu’ils puissent avoir une meilleure vie. « Les Misérables” verse d’une ampleur immense quant à l’intrigue et les personnages, et Tom Hooper saura respecter tout de même l’intégralité de l’œuvre.
Mais c’est pour le mieux ou pour le pire. Ce qui fonctionne sur la scène ne marche pas nécessairement sur l’écran, les personnages apparaissent et apparaissent de nouveau sans beaucoup d’explication. Javert (Russell Crowe) qui avait été l’incarcérateur de Valjean est toujours sur la piste de son ex prisonnier, malgré qu’il ne l’ait pas vu depuis plus d’une décennie. Valjean arrivera finalement a Paris, et l’action du film sera transposer sur un nouveau groupe de personnages: l’insurgé idole Marius (Eddie Redmayne), sa bande d’étudiants en proteste, les versions adultes de Cosette (Amanda Seyfried) et d’Éponine (Samantha Barks). Le traitement cinématographique souligne la construction peu équilibrée du show — quelques aspects avaient pu être éliminées, mais qui veut être rappelé comme celui qui a coupé un numéro musical de Les Misérables?
Grâce à une vision unifiée du drame il est facile de trouver beaucoup de bons aspects du film. Hugh Jackman livre une interprétation excellente de Valjean dont le rôle renferme des exigences vocales et physiques. Bien qu’il ne soit pas aussi adepte lors des moments les plus délicats (avec toutes les libertés prises pour chanter en live, et qui rares fois apaisent la force des performances), Hugh Jackman élève les nombreuses professions de Valjean au niveau d’une fanfare digne des dieux. Eddie Redmayne insuffle de l’énergie à Marius, un rôle peu gratifiant que le jeune acteur saura approfondir avec ses idées sur la guerre et l’amitié. Et l’élément dont tout le monde en parle, Anne Hathaway, est a la hauteur des attentes : la scène où elle chante "I Dream a Dream" filmée de très près vaut le prix du billet.
Malheureusement l’autre moitié de la distribution n’arrive pas à satisfaire les expectatives créées autour du film très tôt. «Les Misérables» est en fin de compte une création mixte, et cela peut être le résultat de son histoire de trente ans. Considérant une distribution incroyable, de la photographie vive et des sons vigoureux la version filmée avait besoin de son propre sceau pour se faire distinguer. « Qui suis-je?» Tu n’es qu’une autre production de «Les Mis».