Si on excepte toutes les références du style « La force est avec nous » (traduction libre), Revenge of the Sith (La Revanche des Sith en v.f.) constitue véritablement le meilleur de tous les antérieurs. Mais il n’arrive pas à éclipser la trilogie originale.
L’intrigue
Les différentes batailles catastrophiques de la guerre des Clones arrivent à leur stade final. La république vacillante, supportée par les chevaliers Jedis toujours en alerte, est engagée dans un combat contre l’Alliance indépendante menée par le général Grievous, mi-droïde mi-alien particulièrement retors. Les uberhéros Jedis Obi-Wan Kenobi (Ewan McGregor) et Anakin Skywalker (Hayden Christensen) sont dépêchés sur les lieux pour tuer le général dissident et mettre fin à la guerre. Plus facile à dire qu’à faire. Pendant ce temps, Yoda, Mace Windu (Samuel L. Jackson) et d’autres membres du conseil Jedi craignent pour la stabilité de la République sous la férule du sinistre et louche chancelier Palpatine (Ian McDiarmid). Je sais exactement ce que vous pensez (« Bien, bien. Maintenant, on veut savoir comment Anakin passe du côté sombre »). Pauvre petit. Il abrite encore toute cette colère qui se cristallise sur sa jeune femme en adoration devant lui, Padme (Natalie Portman), et leur enfant (ou plutôt leurs enfants dans ce cas) à naître. Il a eu une prémonition de la mort de Padme et s’acharne à la protéger par tous les moyens, y compris en donnant crédit aux promesses malveillantes d’immortalité et d’alliance avec la force du Mal, murmurées à son oreille par Palpatine. Conseils qui ne sont pas du meilleur effet pour ce jeune homme influençable. Eh oui, bientôt, Darth Vader émergera et le duel inévitable entre le bien et le mal prendra place. Rechargez vos sabres laser !
La distribution
Heureusement, tous les acteurs principaux, exception faite de Natalie Portman en Padme plutôt pâlotte, ont le bonheur d’avoir beaucoup plus de matériel à se mettre sous la dent dans cet épisode final. Dieu merci, Christensen en a fini avec les jérémiades de son personnage d’ado (L’attaque des Clones) et s’est transformé en un pré-Vader insoumis et bouillonnant qui n’arrive pas à contrôler sa colère. Bien sûr, il en fait un peu trop au chapitre des regards menaçants et démoniaques, mais bon, le tout passe bien la rampe, son personnage commandant ce type d’attitude. Toutefois, le spectacle de l’histoire d’amour entre Christensen et Portman reste toujours aussi navrant à regarder. On sent l’embarras des deux acteurs à chaque profession de foi (« Je t’aime tellement ! Non, c’est MOI qui t’aime tellement ! »). Et plutôt que de nous la ramener avec l’abominable style Leia « brioche à la canelle », Portman n’a peu ou prou à dire ou à faire à part se tourmenter sur le sort d’Anakin, marcher de long en large et frotter sa bedaine enceinte. À la voir manier le fusil dans La Menace fantôme, on aurait pu s’attendre à ce qu’elle poursuive dans la même veine. Dommage. Par contre, McGregor, Jackson et même McDiarmid ont tous l’occasion d’en découdre sérieusement dans La Revanche des Sith, chacun profitant de scènes de combats remplies d’action. Jackson semble apprécier au plus haut point de faire virevolter son sabre laser. McGregor, barbu et le commentaire acerbe, fait une excellente prestation pavant la piste pour le personnage vieillissant de Ben Kenobi. Et McDiarmid, acteur chevronné de la scène théâtrale britannique, reçoit finalement la chance de briller de tous ses feux en Palpatine démoniaque se transformant sous nos yeux en ce personnage machiavélique que nous connaissons déjà.
La direction
Cher George ! Que te reste-t-il à accomplir, maintenant ? Bien sûr, Lucas a déjà affirmé qu’il songe à refaire les six épisodes de la Guerre des étoiles en 3-D et à produire une télésérie reprenant les événements après le Retour du Jedi. Et puis, n’oublions pas le quatrième Indiana Jones à venir. Mais gageons que Lucas ira probablement se terrer dans son ranch Skywalker dans le nord de la Californie pour réfléchir posément sur la fabrication et la mise au point d’effets spéciaux encore plus spectaculaires. C’est encore là qu’il est le plus efficace. Un génie incroyable l’habite lorsqu’il s’agit de créer des visuels époustouflants. Et La Revanche des Sith ne fait pas exception. De la bataille entre le général Grievous et Obi-Wan à l’affrontement extrême entre Yoda et Darth Sidiou, et jusqu’au duel fantastique opposant Obi-Wan à Anakin, Sith est incroyablement fascinant. L’élément humain constitue la seule difficulté de Lucas. J’admets être un fan pur et dur de la trilogie originale et avoue avoir des problèmes avec le manque d’émotion et de sensibilité des antérieurs. Après l’écriture et la réalisation du premier Guerre des étoiles (ou l’épisode IV, pour ceux que les chiffres intéressent), Lucas, ayant compris qu’il n’était peut-être pas dans le meilleur intérêt de la série d’écrire lui-même les deux...
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