«ParaNorman» ose s’adresser à tous les types de publics. Grâce à une animation image par image volontairement imparfaite, cette aventure de zombies aux styles cinématographiques saisissants et à l’esprit vif donnera la frousse aux plus jeunes, tout en touchant la corde nostalgique des adultes qui restaient éveillés tard le soir pour regarder des films d’horreur quand ils étaient petits. Le film ne vise pas à plaire à tout le monde, mais cherche plutôt à raconter une bonne histoire. Et ça marche: «ParaNorman» réussit à trouver l’équilibre entre les messages émotionnels et le tourbillon visuel effréné. C’est plutôt hors de l’ordinaire — et les morts-vivants ne sont qu’un début.
Norman (Kodi Smit-McPhee, du film «The Road») est un jeune garçon un peu à part. À l’école, il mange seul à la cafétéria avec son seul véritable ami, Neil le nerd grassouillet, et il est régulièrement harcelé par Alvin (Christopher Mintz-Plasse). En plus, il voit des fantômes, mais personne ne le croit. Norman passe son temps à regarder de vieux films d’horreur avec le fantôme de sa grand-mère (Elaine Stritch), au grand regret de sa mère (Leslie Mann) et de son père (Jeff Garlin). Le père de Norman en a assez du comportement bizarre de son fils, mais avant qu’il puisse organiser un rendez-vous avec un psychiatre, leur ville de Blithe Hollow se retrouve sens dessus dessous. Incapable de déchiffrer le message crypté du fou du village, monsieur Prenderghast, et d’apaiser les zombies, Norman s’enfuit des morts-vivants qui descendent dans les rues de Blithe Hollow. Pourquoi? Le mystère est révélé quand Norman se lance dans une poursuite à travers la ville.
«ParaNorman» perd son rythme quand il se met en mode explication pour mettre en place les pièces du casse-tête qui se déploiera dans la deuxième moitié du film (comme dans la plupart des films du genre dont il s’inspire). Mais la distribution colorée et l’aventure inspirée des films d’horreur, rendue vivante par une animation impressionnante et des couleurs en demi-teintes (contrairement à la plupart des films d’animation pour enfants), est un véritable cadeau. Norman est un personnage tridimensionnel, à la fois comme marionnette et comme humain. La voix timide de Kodi Smit-McPhee est convaincante pour installer un climat de peur, et le jeune acteur sert de parfait pince-sans-rire pour les blagues de «ParaNorman». Le film pousse la prise de risques à un tout autre niveau pour la finale, offrant un crescendo explosif qui éveillera vos sens et remplira vos yeux de larmes. C’est une merveille technique, mais finalement, le film fonctionne parce que c’est une bonne histoire audacieuse. Pour un film ancré dans la peur, «ParaNorman» se démarque en tant que film courageux destiné aux jeunes et aux moins jeunes.